On dit souvent que la nécessité est la mère de l’invention. Traverser une pandémie mondiale donne un nouveau sens à cette vérité ancienne, et peu de personnes l’expriment mieux que Brad Hertz, copropriétaire de Sleek Signs à Regina, en Saskatchewan.
Lors de l’éclosion de la COVID-19, Hertz a réaménagé les installations de signalisation et de production de son entreprise pour fabriquer des écrans de protection novateurs en plastique pour les travailleurs essentiels. Comme Amazon indiquait un épuisement des stocks pour les masques et de longs délais de réapprovisionnement, il s’est mis à réfléchir à d’autres idées de design en arpentant sa cuisine. « Ma femme pensait que j’étais fou », confie-t-il en faisant référence à cette période. Mais après de longues heures à déconstruire et à « dé-concevoir » le produit, il a trouvé une idée de génie: des écrans réutilisables en polycarbonate plutôt que les modèles à usage unique avec mousse, élastiques, colle et agrafes. Son équipe a aidé dans tous les aspects de la conception et de la production, de la recherche et du développement ainsi que des permis qui se sont ensuivis. Une nouvelle entreprise de commande en ligne a vu le jour : Second Barrier Face Shields. Et dans les semaines qui ont suivi, cette entreprise de signalisation d’une petite ville a vendu des milliers d’écrans faciaux aux hôpitaux, aux dentistes, aux employés d’épicerie ainsi qu’aux usines de transformation de volaille – et à la ville de Boston.
Comment ce succès instantané s’est-il produit? Comment une petite entreprise de signalisation a-t-elle pu se retrouver soudainement à vendre pour des dizaines de milliers de dollars d’écrans faciaux de protection en polycarbonate, y compris à Boston?
La réponse réside dans le sport national du Canada : le hockey. Brad Hertz raconte comment il a commencé à y jouer à cinq ans avec un coéquipier qui allait devenir un ami de longue date. Cet ami a ensuite joué avec les Bruins de Boston, et il a parlé au bureau du maire de Boston du masque novateur de son ami de la Saskatchewan. Le reste appartient à l’histoire – à ce jour, la ville a acheté un total de 9 000 masques.
Mais il a également fallu la vision entrepreneuriale et la volonté d’un seul homme pour que tout cela se concrétise. Quelqu’un qui a regardé la machine dernier cri de son entreprise servant à la découpe de décalques, panneaux réclames et enseignes et a pensé … cela pourrait fonctionner. Avec une conception réinventée bien en tête, la matière première était tout ce dont il avait besoin – et avec le polycarbonate, il a trouvé l’intrant parfait : réutilisable, pouvant être facilement désinfecté, provenant du Canada et des É.-U.
Avec seulement quatre fabricants de polycarbonate connus aux É.-U. sur son radar, Hertz s’est lancé dans une autre étape cruciale, en créant dans la foulée des emplois pour les étudiants universitaires. Une petite équipe de cinq étudiants ont identifiés et contactés les fabricants et distributeurs du produit, créant une liste de sources nord-américaines réputées auxquelles il pourrait avoir accès sur une base permanente pour ce nécessaire intrant.
Deux autres détails étonnants racontent l’histoire de la vraie nature de ce garçon qui se décrit comme venant d’une petite ville de la Saskatchewan. Alors que son entreprise passait à la fabrication des nouveaux masques de protection qu’il avait conçus, Brad Hertz a stationné son camping-car familial à l’usine pour économiser son temps de trajet lorsque les chaînes de fabrication ont commencé à fonctionner 24/7. Il a pensé faire une demande de brevet et a noté l’émergence de quelques entreprises concurrentes. Mais alors, selon ses propres mots, il a pensé que « ce ne serait pas approprié » au cœur d’une pandémie mondiale. Laisser quiconque peut aider le faire.
Brad Hertz est un survivant du cancer. Homme aux nombreuses réalisations, ses écrans faciaux Second Barrier protègent et sauvent maintenant des vies à Boston, au Massachusetts, et bien au-delà. Une réponse visionnaire et novatrice au besoin criant d’écrans faciaux de protection est peut-être née de la nécessité. La profonde amitié et les liens interpersonnels qui existent entre le Canada et les États-Unis ont probablement aidé à tracer la voie. Mais deux garçons de la Saskatchewan qui ont grandi en jouant au hockey ensemble allaient un jour voir tous les morceaux s’assembler au cours de l’inoubliable année 2020. Grâce à l’ingéniosité d’un homme et au hockey, les fruits de cette amitié continuent de croître des deux côtés de la frontière.
Brad Hertz est un diplômé du programme d’analyse commerciale appliquée, donné récemment en ligne par la Boston University, marquant ainsi sa troisième maîtrise – juste un autre lien avec Boston pour cet innovateur canadien désintéressé.
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