Photo : Michael Holly; ©University of Alberta Tandis que le monde continue de lutter contre la pandémie de COVID-19, de remarquables percées médicales faisant échec à d’autres maladies meurtrières passent parfois inaperçues. C’est l’histoire de l’hépatite C. Aujourd’hui, nous célébrons une bonne nouvelle historique émanant d’une université canadienne et une victoire décisive Canada–États-Unis dans le domaine de la médecine.
Le 5 octobre 2020, Michael Houghton, respecté virologue de l’Université de l’Alberta, située à Edmonton, a reçu le prix Nobel de la paix 2020 en physiologie ou médecine pour sa découverte et sa compréhension de l’insidieux virus de l’hépatite C. Chaque année dans le monde, quelque 400 000 personnes meurent de complications causées par le virus, une maladie longtemps considérée comme « incurable ». Autrefois traités avec des injections de médicaments à base d’interféron qui offrent une efficacité limitée, les patients souffraient d’effets secondaires négatifs.
Grâce au travail de Michael Houghton et des Américains Harvey J. Alter et Charles M. Rice, ses coéquipiers ayant participé à la découverte, la plupart des patients peuvent dorénavant prendre une pilule une fois par jour pendant deux ou trois mois et être débarrassés à jamais de cette maladie, autrefois incurable, de sorte que l’hépatite C est la première maladie virale chronique pouvant maintenant être guérie. Et un vaccin préventif en cours de développement à l’Université de l’Alberta et qui est à la fin de l’étape préclinique d’essais ne se fera probablement pas attendre bien longtemps. Éradiquer complètement l’hépatite C de la planète est maintenant un objectif à portée de main.
Face à ses réalisations historiques pouvant sauver des vies, l’humilité et l’élégance du Dr Houghton sont remarquables. Il a été un mentor et une inspiration pour de nombreux stagiaires du domaine complexe de la virologie. Un jour, l’homme a même refusé un autre prix scientifique prestigieux parce que ses co-équipiers ayant participé à la découverte n’étaient pas inclus. Plus encore que la prestigieuse reconnaissance de son prix Nobel 2020, il considère que « ce qui compte encore plus pour moi, c’est que nous ayons pu prévenir des millions d’infections qui se seraient autrement produites dans le monde… ».
Il n’est pas surprenant d’apprendre que Houghton a récemment mobilisé son laboratoire, spécialisé dans la lutte contre l’hépatite C, pour continuer la recherche sur un vaccin contre la COVID-19. Le défi est entre de bonnes mains. En 2004, Michael Houghton avait également mis au point un vaccin efficace contre le virus SRAS-CoV-1, mais comme l’a déclaré l’Université de l’Alberta, « il n’a jamais été nécessaire », car l’épidémie de SRAS avait finalement été contenue efficacement. À propos de la COVID, Houghton indique: « Aussi terrible et tragique qu’elle soit, en réalité, la COVID a créé un nouveau paradigme pour le développement de vaccins. La COVID-19 a accéléré le rythme de la recherche et la compréhension de ce qu’il faut pour lutter contre les maladies virales. Cela nous montre à quelle point nous pouvons rapidement mettre au point [des vaccins] lorsque la volonté est là. »
Le président de l’Université de l’Alberta, Bill Flanagan, est enchanté que le travail de Houghton sur le campus d’Edmonton ait reçu une reconnaissance mondiale. La présence de Houghton sur ce campus canadien est un autre témoignage puissant de l’excellence des établissements universitaires canadiens et du calibre de classe mondiale des chercheurs et des étudiants qui se dirigent au nord de la frontière. En fait, l’Université de l’Alberta accueille huit chaires de recherche Fulbright Canada pour des chercheurs boursiers américains, le plus grand nombre de chaires parmi toutes les universités canadiennes.
Les percées de Houghton et de son équipe à l’Institut de virologie Li Ka Shing de l’Université mettent en lumière ce qui peut être accompli lorsque des gens se rallient autour d’une vision commune. Le prix Nobel de physiologie ou de médecine 2020 est un succès retentissant Canada-É.-U, et il montre ce qui peut se produire (et s’est produit) lorsque des virologues de classe mondiale, une université canadienne exceptionnelle et un soutien financier du gouvernement de l’Alberta et du secteur à but non lucratif se rassemblent pour vaincre une maladie meurtrière.
Le 5 octobre a été une excellente journée pour le Canada et l’Université de l’Alberta. Nous restons aux aguets pour en savoir plus.
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