C’est un poisson ancien qui n’est pas indigène des eaux des Grands Lacs. Avec leurs bouches pleines de dents, les lamproies s’accrochent et aspirent le sang des poissons qui ne s’en méfient pas. Mais ne vous inquiétez pas, elles n’attaqueront pas les humains…
Cela ressemble un peu à une histoire d’horreur non conventionnelle, mais telle est la vie de la lamproie marine, parfois appelée « poisson vampire ». Dans le cadre de la Convention sur les pêcheries des Grands Lacs, signée en 1954, et sous la direction de la Commission des pêcheries des Grands Lacs, un organisme binational, le Canada et les États-Unis ont coopéré pour lutter contre cette créature envahissante qui menaçait à un moment donné de faire disparaître les grandes espèces de poissons emblématiques des lacs, notamment le corégone et le touladi.
La COVID-19 a failli balayer les efforts annuels pour surveiller et contrôler ces animaux, mais quelques appels téléphoniques et vidéo ont permis de garantir que de nombreuses eaux continuent d’être traitées, malgré les fermetures des frontières. Jusqu’en 2020, le Canada a lutté contre la lamproie marine dans le lac Ontario et ses affluents des deux côtés de la frontière, et il a aidé à la lutte dans d’autres rivières, notamment la rivière Rifle au Michigan et la rivière St. Mary’s qui traverse la frontière internationale entre l’Ontario et la péninsule supérieure du Michigan. Avec la fermeture de la frontière et de nombreux problèmes de sécurité concernant la COVID-19, la Commission des pêcheries des Grands Lacs est parvenue à l’extérieur du bassin des Grands Lacs et a appelé ses partenaires de longue date du US Fish and Wildlife Service de la région de l’Atlantique Nord et des Appalaches ainsi que de l’État de New York pour qu’ils donnent un coup de main.
Ces amis et partenaires étaient déjà au fait de la lutte contre la lamproie marine, fondée sur le programme mené dans le lac Champlain et les Finger Lakes de New York. Le Canada a fourni du savoir et de l’expérience, y compris des conseils et des trucs en lien avec la zone locale, ce qui a permis à quatre affluents new-yorkais prioritaires du lac Ontario de recevoir des traitements, malgré la pandémie en cours.
Des efforts annuels continus sont essentiels pour garder sous contrôle la population de lamproie marine, le défi de la gestion des pêcheries face à une espèce établie, envahissante et nuisible. C’est en grande partie la raison pour laquelle le Canada et les États-Unis, les États et les provinces et d’autres partenaires continuent de travailler ensemble pour détecter et prévenir l’établissement de nouvelles espèces envahissantes.