Discours
- la gestion de l’espace aérien dans les zones de conflit;
- les évaluations des risques;
- la responsabilité des exploitants.
Ces recommandations ont alimenté d’importants travaux de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), ainsi que des travaux menés ailleurs pour gérer les risques dans les zones de conflit. Cependant, comme l’incident du vol PS 752 l’a tragiquement démontré, nous devons en faire plus. Je suis ici aujourd’hui pour dire que le Canada assumera un rôle de premier plan à cet égard. Le Canada dispose d’une expertise en matière d’aviation civile, tout comme les États-Unis. Le Canada est le fier État hôte du siège de l’OACI depuis la création de l’Organisation. Au Canada, nous sommes très fiers de notre longue tradition de collaboration et de travail avec des partenaires du monde entier afin de rendre ce monde meilleur et plus sécuritaire. C’est dans cet esprit que le Canada propose une stratégie sur la sécurité aérienne. Nous pensons que cette stratégie permettra d’améliorer la sécurité aérienne au-dessus ou à proximité des zones de conflit afin de prévenir de futures tragédies. Pour y parvenir, nous échangeons et collaborons avec d’autres pays, en tant que partenaires. Nous voulons travailler ensemble, nous transmettre des renseignements et nous coordonner afin d’améliorer :
- les évaluations des risques;
- les avertissements et les instructions pour éviter le survol d’espaces aériens dangereux au-dessus de pays étrangers;
- les protocoles et les pratiques opérationnelles en matière de risque.
Et cela ne serait qu’un début. L’objectif consiste à faire en sorte que les pays prennent des mesures immédiates pour réduire les risques, tout en favorisant des améliorations à long terme du système d’aviation mondial par l’intermédiaire de l’OACI. Et, toujours par l’intermédiaire de l’OACI, nous pouvons travailler à inciter tous les pays à adopter ces améliorations. Comme l’a déclaré le premier ministre canadien, Justin Trudeau, le mois dernier lors de la conférence de Munich sur la sécurité : « […] on ne peut pas toujours attendre d’avoir un consensus parfait dans les limites de ce qui est déjà établi. Pour arriver à des résultats, il faut entreprendre des actions avec ceux qui sont prêts à agir. » Nous savons qu’il faudra un soutien important pour y parvenir, et pour bien faire les choses. Une collaboration multilatérale et bilatérale efficace sera nécessaire. Cela inclut les pays partenaires comme les États-Unis, dont le soutien — je suis heureux de le déclarer — a été rapide et déterminé. Cela comprend les organismes représentant les équipages de conduite et de cabine travaillant à bord des avions tous les jours. Et cela comprend aussi les partenaires industriels. L’Association du transport aérien international, par exemple, a déjà promis son soutien, et je lui en suis reconnaissant. En tant que ministre des Transports du Canada, je suis responsable de la sécurité et de la sûreté des Canadiens et des personnes qui voyagent au Canada. Je prends cette responsabilité très au sérieux. Je suis également un citoyen de cette planète, et je crois que ce rôle comporte également des responsabilités importantes et sérieuses. En tant qu’ancien astronaute, je fais partie des personnes très chanceuses qui ont eu l’occasion de voir la planète de l’espace. De l’espace, on peut voir notre monde sous un angle complètement différent : les océans, les continents et la couverture nuageuse forment une magnifique mosaïque. Une chose qu’on ne peut pas voir de là-haut, ce sont les frontières. On ne peut pas voir les frontières entre un espace aérien sûr et un espace aérien où les différends ont conduit à un conflit militarisé. Le fait est que ces zones de conflit existent et les dangers qu’elles présentent sont très réels. Il existe un risque permanent pour les avions civils qui s’approchent ou traversent l’espace aérien au-dessus ou à proximité de pays où un conflit violent sévit. C’est pour cette raison que la stratégie sur la sécurité aérienne est nécessaire. Cette stratégie est un appel à l’action. Grâce à elle, le Canada cherchera à collaborer avec les autres nations à améliorer la sécurité aérienne et à sauver des vies. Je vous remercie.